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lundi 8 avril 2002

Une soirée de champions


Sous les yeux de Asloum, Mormeck et Girard, les boxeurs professionnels invités au gala de la Berri- chonne vendredi soir ont tenu à montrer qu’ils avaient tout de grands champions.
Le duel Bastien-Kerzazi, meilleur combat à l’applaudimètre.
(Photos « NR » Antony Belgarde)
LES bras au ciel, les deux pieds bien campés sur le ring, Bastien peut exulter : il vient non seulement d’obtenir une victoire plus que méritée face à Kerzazi mais aussi d’offrir à un gymnase Vaugirard bondé le meilleur moment du gala de la Berrichonne. Et les Asloum, Mormeck et Girard emmenés vendredi soir par Michel Denisot et les frères Acariès n’ont pas manqué d’apprécier le talent prometteur de ce jeune boxeur d’à peine 20 ans. Un talent et une envie de bien boxer. « Les Français ne veulent pas me boxer hors compétition, expliquait le boxeur nordiste à l’issue de la soirée. Je leur fais peur. Alors, je suis obligé de boxer avec des étrangers. Et généralement ils ne sont pas à la hauteur. » Cette demi-finale du tournoi de France lui a donc permis, sous les yeux de son fan-club venu en car de Fourmies dans le Nord, de prouver qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir. Malheureusement, il risque, après son combat, d’avoir encore plus de mal à trouver des sparing-partners. Et ce n’est probablement pas Kerzazi qui les convaincra. Après à peine cinq secondes de combat, le boxeur châtelleraudais était en effet déjà au tapis, miné par les coups de boutoir de son adversaire. On s’attendait dès lors à un combat express, mais Bastien – qui venait sans doute de compter le nombre de reprises qu’il lui restait à disputer – tempérait un peu. Pas longtemps. Dès le deuxième round, Kerzazi regoûtait aux joies de la marche à quatre-pattes et était finalement arrêté par l’arbitre à la quatrième reprise suite à plusieurs enchaînements de Bastien.
“ Nogueira imboxable ”
Après un tel combat, on attendait forcément beaucoup du duel entre Mezzache et Nogueira. Si le Parisien prenait très vite un léger avantage durant les deux premières reprises, Elisio Nogueira faisait mieux que de la résistance même si ses coups portaient moins que ceux de son adversaire. « Nogueira est imboxable, expliquait Lucien Rongy, président de la Berrichonne boxe à l’issue du combat. Même Bétaré n’a pas réussi à le descendre. » Mezzache était donc contraint d’attendre le coup de gong final et obtenir sa qualification pour la finale de la coupe internationale. Tout comme Andreï, à qui le réalisateur du prochain James Bond devrait songer pour le rôle du méchant tueur, qui ne parvenait pas à réduire au silence Joubij, pourtant compté deux fois, lors d’un ultime combat de grande qualité. Et les Berrichons ? Ils n’étaient pas en reste non plus. Même si Chelloug était contraint à l’abandon, la moisson était plutôt bonne avec les rattrapages convaincants de Caillaud et Niquet. Le gala de février, qui nous avait laissés sur notre faim, pouvait donc être rangé au rayon des accidents. « On s’est bien rattrapé, confirmait Lucien Rongy. De beaux combats, du monde, des personnalités, qu’est-ce qu’on peut avoir de plus ? » Rien en effet, ou alors un championnat du monde…
Laurent GAUDENS.

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