Articles les plus consultés

mercredi 30 mars 2011

Fabrice Eboué : '' Le travail fera la différence ''

Révélé par Jamel, remarqué par Fogiel, adoubé par Ruquier, la nouvelle coqueluche du paysage comique français sera vendredi à Châtellerault.

« J'aime ce pays et je connais par coeur la banlieue, ce n'est pas incompatible. » - (dr)

Quand avez-vous décidé de devenir comique et pourquoi ?

« C'est sûr que la route n'était pas tracée d'avance. Tous mes frères et soeurs ont suivi la trace de mon père gynécologue. Moi, j'ai sans doute voulu faire l'inverse. C'était pour moi le prolongement de l'estrade de l'école. J'ai toujours été déconneur, j'ai toujours fait le pitre. »

Vous avez percé comme d'autres grâce au Jamel Comedy club, n'y a-t-il pas aujourd'hui trop de comiques ?

« Si, l'inflation de comiques ne fait pas de bien. On remarque depuis trois ou quatre ans moult concepts pour mettre en avant des comiques. Il suffit de prendre le métro, on croule sous les affiches. Peut-être est-ce la crise du disque qui a fait se rabattre certains sur ce marché. Mais ceux qui réussissent sont ceux qui travaillent vraiment. On a l'impression que c'est facile mais on donne l'impression que c'est facile quand il y a beaucoup de travail. »

Que pensez-vous avoir de plus que les autres ?

« La difficulté du nombre, c'est de trouver son originalité. J'essaye de perpétuer la tradition des Desproges ou Coluche, et de faire rire avec des choses graves. Dans mon spectacle, j'aborde les tueurs en série, les guerres, les religions. »

Faut-il être de couleur ou d'une communauté particulière pour être comique aujourd'hui ?

« Ces dernières années, il y a eu Gad Elmaleh et Jamel mais aussi Franck Dubosc ou Florence Foresti. En fait, je pense qu'il y a une vraie fracture dans ce pays et elle se traduit dans les salles. Il y a des spectacles '' profil banlieue '' et d'autres '' France profonde ''. C'est navrant. Moi, j'ai la chance d'avoir des salles mixtes en ayant travaillé avec Djamel et Laurent Ruquier. C'est une grande fierté car ça me ressemble puisque je suis franco-camerounais. J'aime ce pays et je connais par coeur la banlieue, ce n'est pas incompatible. »

'' A chaque époque son comique ''

Pour autant, il semble manquer de comiques du calibre de Desproges ou Coluche ?

« C'est totalement différent. Coluche, c'est une légende, aussi par sa mort précoce ou les Restos. On ne détrône pas une légende. Maintenant, à chaque époque son comique. Coluche était le reflet de la sienne. Ce sont des gens qu'on a regardés et qui nous ont fait rire. C'est une source d'inspiration, mais il ne faut pas essayer de leur ressembler. »

Que pensez-vous de la polémique entre Sophia Aram et Guy Carlier sur les '' gros cons '' du Front national ?

« Je ne comprends pas. Ce sont deux personnes qui ont la même opinion sur les choses. Pour les connaître tous les deux, il n'y a pas beaucoup de différences. Je trouve ça assez ridicule. »

Vendredi 1 er avril, Nouveau Théâtre de Châtellerault. Tarif : 26 €. Tél. 05.49.21.05.47.
Propos recueillis
par Laurent Gaudens

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire