Vous passez à Pleumartin en concert gratuit, devant un public qui ne vous connaît pas forcément, est-ce plus compliqué pour vous ?
« Au contraire, c'est bien qu'il y ait des concerts gratuits pour les gens qui n'ont pas les moyens. Il faut aller voir tous les publics, ce n'est pas grave s'ils n'aiment pas, il faut prendre des risques dans ce métier. »
On vous classe souvent dans la catégorie world music alors que vous vous revendiquez folk, est-ce que ça vous dérange ?
« J'ai été cataloguée world parce que je chante en arabe. J'aurais chanté en anglais, ça n'aurait pas été la même chose. Mais pour moi, ça n'est pas un vrai problème. L'important, c'est la rencontre avec le public avant tout. L'appellation, c'est le problème des professionnels. J'adore le folk et ça m'enferme un peu dans un style alors que demain, je peux très bien faire un album rock. »
Vous chantez en arabe et en français, vous habitez Paris, vous sentez-vous davantage française qu'algérienne aujourd'hui ?
« J'ai fait quatre titres en français dans mon dernier album, en hommage à ce public qui me suit depuis le début. Je ne me sens pas vraiment française, je suis franco-algérienne, c'est-à-dire maghrébine avec le côté moderne de l'Europe. J'ai les deux et c'est une vraie richesse. »
'' Eva Joly a donné une vision moderne et intelligente ''
Quel est votre regard sur le printemps arabe ?
« J'ai été agréablement surprise car je ne m'attendais pas à ça avec toutes les répressions qu'il peut y avoir là-bas. C'était inattendu et c'est bien même si malheureusement il y a eu des morts. J'espère que d'autres pays suivront. J'ai été étonnée de la réaction de certains politiques français, comme Michèle Aliot-Marie, qui n'ont pas réalisé ce qui se passait et ont réagi trop vite. Sur la Libye, j'espère que ce ne sera pas une occasion de coloniser le pays et que la France est là-bas pour des vraies raisons, pas pour l'économie. »
Que pensez-vous de la polémique sur le défilé du 14 Juillet ?
« Je comprends que ça puisse choquer des personnes qui ont perdu des êtres chers morts pour la France. Mais Eva Joly a donné une vision moderne et intelligente, loin de la guerre. Il faut mettre l'argent où c'est le plus utile, on n'a plus besoin de montrer des chars, il faut être fort avec autre chose, la recherche par exemple. Je suis de son côté et le fait d'être une femme aide à comprendre. La position de François Fillon est déplacée. On est plein de Français d'origine étrangère. Comme Nicolas Sarkozy qui est d'origine hongroise. »
Comment vivez-vous la montée du Front national et la possible présence de sa candidate au second tour de la présidentielle ?
« Je pense qu'il faut se mobiliser. La France de Le Pen ne me ressemble pas, comme elle ne ressemble pas à beaucoup. »
Vous avez enregistré votre dernier album à Astaffort chez Francis Cabrel, c'est votre père spirituel ?
« C'est plutôt un grand frère du folk. J'ai été très bien entouré, avec de très bons musiciens.
« Au contraire, c'est bien qu'il y ait des concerts gratuits pour les gens qui n'ont pas les moyens. Il faut aller voir tous les publics, ce n'est pas grave s'ils n'aiment pas, il faut prendre des risques dans ce métier. »
On vous classe souvent dans la catégorie world music alors que vous vous revendiquez folk, est-ce que ça vous dérange ?
« J'ai été cataloguée world parce que je chante en arabe. J'aurais chanté en anglais, ça n'aurait pas été la même chose. Mais pour moi, ça n'est pas un vrai problème. L'important, c'est la rencontre avec le public avant tout. L'appellation, c'est le problème des professionnels. J'adore le folk et ça m'enferme un peu dans un style alors que demain, je peux très bien faire un album rock. »
Vous chantez en arabe et en français, vous habitez Paris, vous sentez-vous davantage française qu'algérienne aujourd'hui ?
« J'ai fait quatre titres en français dans mon dernier album, en hommage à ce public qui me suit depuis le début. Je ne me sens pas vraiment française, je suis franco-algérienne, c'est-à-dire maghrébine avec le côté moderne de l'Europe. J'ai les deux et c'est une vraie richesse. »
'' Eva Joly a donné une vision moderne et intelligente ''
Quel est votre regard sur le printemps arabe ?
« J'ai été agréablement surprise car je ne m'attendais pas à ça avec toutes les répressions qu'il peut y avoir là-bas. C'était inattendu et c'est bien même si malheureusement il y a eu des morts. J'espère que d'autres pays suivront. J'ai été étonnée de la réaction de certains politiques français, comme Michèle Aliot-Marie, qui n'ont pas réalisé ce qui se passait et ont réagi trop vite. Sur la Libye, j'espère que ce ne sera pas une occasion de coloniser le pays et que la France est là-bas pour des vraies raisons, pas pour l'économie. »
Que pensez-vous de la polémique sur le défilé du 14 Juillet ?
« Je comprends que ça puisse choquer des personnes qui ont perdu des êtres chers morts pour la France. Mais Eva Joly a donné une vision moderne et intelligente, loin de la guerre. Il faut mettre l'argent où c'est le plus utile, on n'a plus besoin de montrer des chars, il faut être fort avec autre chose, la recherche par exemple. Je suis de son côté et le fait d'être une femme aide à comprendre. La position de François Fillon est déplacée. On est plein de Français d'origine étrangère. Comme Nicolas Sarkozy qui est d'origine hongroise. »
Comment vivez-vous la montée du Front national et la possible présence de sa candidate au second tour de la présidentielle ?
« Je pense qu'il faut se mobiliser. La France de Le Pen ne me ressemble pas, comme elle ne ressemble pas à beaucoup. »
Vous avez enregistré votre dernier album à Astaffort chez Francis Cabrel, c'est votre père spirituel ?
« C'est plutôt un grand frère du folk. J'ai été très bien entouré, avec de très bons musiciens.
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