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mercredi 21 septembre 2011

Danisco : après le rachat on reste serein


Danisco, repreneur de l'entreprise dangéenne en 2004, a été racheté avant l'été par le géant américain DuPont. Faut-il s'en inquiéter ?

Jean-Claude Denis se dit confiant sur l'avenir de l'unité de Dangé-Saint-Romain.
Jean-Claude Denis se dit confiant sur l'avenir de l'unité de Dangé-Saint-Romain. - (dr)












C'est une bataille boursière, passée inaperçue du grand public, conclue avant l'été : lancée en janvier dernier, l'offre publique d'achat (OPA) menée par le géant de la chimie américain DuPont sur le danois Danisco a été conclue en mai dernier par le rachat de 92,2 % pour une valeur estimée à 4,5 milliards d'euros.
A Dangé-Saint-Romain, l'unité de production de ferments lactiques change ainsi de propriétaires après avoir déjà été rachetée en 2004 par l'industriel danois. Et le seul changement notable à ce jour, c'est le drapeau américain qui flotte désormais au fronton de l'entreprise.

''On attend des décisions dans les prochains mois''
Jean-Claude Denis, directeur du site depuis 2004 - il avait intégré l'entreprise l'année précédente - se veut rassurant sur les changements à venir. « Le site de Dangé a toutes ses cartes à jouer dans ce nouveau groupe » estime-t-il. Dès l'annonce de l'OPA, un responsable de la stratégie de DuPont est venu visiter les salariés et leur a tenu un discours très rassurant. « Il a expliqué que les ingrédients alimentaires faisaient partie de la stratégie du groupe et que ces compétences permettaient de répondre aux mégatendances : nourrir une population mondiale de 7 milliards qui en fera bientôt 9, contribuer au remplacement des énergies fossiles, procurer un environnement plus sain. Le site de Dangé est considéré comme un site d'excellence. »
Malgré tout, il est d'usage, avec tout changement de propriétaire, d'assister à certaines restructurations. Sur les 175 personnes que compte le site - une partie travaille toujours sur le site fondateur rue du Collège - un tiers est employé à l'usine, un tiers en recherche et développement et un dernier tiers en business et administratif.
Si restructuration il doit y avoir, c'est probablement sur ce dernier secteur que se verront les changements. « Comment sera mise en place la nouvelle organisation ? questionne Jean-Claude Denis. Pour l'instant, une réflexion est menée sur l'intégration de notre activité. On attend des décisions dans les prochains mois. »
Pour l'instant, seul le P-DG de Danisco est parti remplacé par un Américain.« Il y aura un changement de rattachements hiérarchiques très certainement. DuPont a la volonté de développer le business, et le nôtre marche bien. Il n'y a pas de raisons de le casser. Par contre, on sait qu'on devra changer de méthodes de travail. Mais je suis tout à fait confiant. »
dates-clé
> 1964. M. Hémery, ancien maire de Dangé-Saint-Romain, ingénieur en laiterie, produit quelques ferments lactiques. De trois personnes, il passe à 35 personnes fin des années 70.
> Début 80. Rhône-Poulenc s'intéresse au biotechnologie et investit dans Lactolabo - c'est le nom de l'entreprise.
> 1986. Rhône-Poulenc investit sur le site de Buxière.
> 1991. Regroupement sous la filiale Texel de Rhône-Poulenc.
> 1998. Le site devient Rhodia, puis Rhodia Food, nouveau nom de la partie chimie de Rhône-Poulenc.
> 2004. Rhodia Food est racheté par le danois Danisco.
réactions
'' On ne sait rien ''
Côté salariés, on ne confie pas d'inquiétude particulière. « On ne sait pas, nous n'avons pas d'informations » explique ainsi Laurent Zindel, représentant CFTC. Même si l'absorption par un grand groupe peut quand même générer quelques inquiétudes. « On ne voit pas trop ce qu'on va y faire. DuPont était intéressé par les activités énergétiques de DuPont, la nôtre beaucoup moins. » Du coup, c'est l'expectative. « On attend le mois d'octobre car plein de choses risquent de changer à ce moment-là. C'est des Américains avec un management à l'américaine. Il nous ont acheté assez cher, il faudra rentabiliser. »
Même écho de la CFDT. « Tout ce qui était décidé par Danisco continue, témoigne Joël Guin. Pour 2012, on attend, les budgets sont en cours de préparation. » Si la charge de travail est la même, il reconnaît que les inquiétudes, s'il doit y en avoir, portent davantage sur l'administratif. « Ils ne vont pas tuer la poule aux oeufs d'or, tempère-t-il, car ça marche bien pour nous. DuPont n'est pas dans notre métier mais ils vont continuer de le faire prospérer. »
chiffres-clé
Danisco : environ 7.000 personnes, dans plus de 40 pays, dont 7 en France. Chiffre d'affaires : 3 milliards de dollars.
DuPont : environ 70.000 personnes, dans plus de 90 pays. Chiffre d'affaires : 35 milliards de dollars.
Laurent Gaudens

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