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jeudi 27 décembre 2012

Marie Besnard ? " Qu'on la laisse en paix "


Sur la place Urbain-Grandier, autre grand nom de Loudun, on avait dimanche davantage la tête aux dernières courses de Noël qu'à l'affaire Marie Besnard. Sur la place Urbain-Grandier, autre grand nom de Loudun, on avait dimanche davantage la tête aux dernières courses de Noël qu'à l'affaire Marie Besnard.
Le jugement de la fausse cour d’assises de Tours, qui s’est déroulée vendredi dernier, n’a guère ému les Loudunais. “ C’est du passé ”. Réactions dans les rues de Loudun.
Je ne la connais pas et ça n'a pas de sens pour moi. A l'évocation de l'affaire Marie Besnard et de son nouveau jugement, vendredi à Tours, par une fausse cour d'assises, certains préféraient tourner le dos. Dimanche, dans les rues de Loudun, il était comme partout davantage question du réveillon de Noël que d'une affaire jugée il y a plus de cinquante ans.
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Mais chez les plus âgés, quelques souvenirs remontaient vite en mémoire. « Je l'ai connue, elle habitait à côté de chez mes parents, raconte Pierrette, 79 ans. Et elle passait devant chez moi pour aller à la messe. » Et sur sa culpabilité ? « C'est délicat, il y a quand même plusieurs maris qui y sont passés. Je pense qu'elle était coupable. »
Un peu plus loin, Maryvonne, 71 ans, n'a pas le même avis. « Je trouve que le jugement était juste. C'était surtout basé sur le qu'en-dira-t-on. Moi, j'étais pour l'acquittement, je pense qu'on l'a accusée à tort. » Mais elle n'habite pas Loudun même et, selon elle, « le vrai Loudunais pense qu'il y a un petit quelque chose ».
 Michel, 72 ans : " J'en ai bu des coups chez elle ! "
Place Urbain-Grandier, l'autre célébrité loudunaise, on déguste le vin chaud autour du marché de Noël. Et en parlant de vin, Michel, 72 ans, se rappelle de celui qu'il buvait chez Marie Besnard. « J'étais son boucher-charcutier, raconte-t-il. Je buvais un coup quand je lui amenais de la viande. Et je n'avais pas à m'en plaindre, elle ne m'a jamais empoisonné. » Pour lui, c'est avant tout affaire de jalousie, car « elle avait du pognon ». « Elle avait une allure spéciale, c'est sûr, mais je la trouvais bien. Et j'en ai bu des coups chez elle ! »
Et pour Sylvain, 61 ans, qui tourne son orgue de barbarie pour les fêtes, Marie Besnard, c'est de l'histoire ancienne. « Quand je suis arrivé de Sarcelles ici il y a 30 ans, je ne savais même pas qui c'était. » Mais il se souvient des malheureux qui portaient ce patronyme. « La chef du centre social s'appelait Besnard. Et elle a reçu pendant longtemps des appels pour l'insulter. On la traitait d'empoisonneuse. » S'il ne condamne pas l'exercice tourangeau, il estime néanmoins qu'il est temps de tourner la page. « C'est du passé. Qu'on la laisse en paix. »
Laurent Gaudens

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