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mercredi 5 juin 2013

" J'ai envie de mélanger la musique arabe à d'autres "


« J'ai envie de faire une musique métissée, d'aujourd'hui. » « J'ai envie de faire une musique métissée, d'aujourd'hui. »
Ayant travaillé avec Vincent Delerm ou Jeanne Cherhal, le jazzman franco-libanais Ibrahim Maalouf n’hésite pas à mêler les influences.
Quel a été votre parcours musical ?
« J'ai commencé la trompette à sept ans et le piano un peu avant. Le piano, c'était sur celui de ma mère, en autodidacte, et la trompette, c'était de manière un peu plus rigide avec mon père. Plus tard, j'ai intégré le conservatoire à rayonnement départemental de Paris, puis le conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. »
Vous jouez de la trompette en concert. Et le piano ?
« En concert, je ne joue que de la trompette. Depuis toujours. Le piano, je m'en sers uniquement pour composer. »
Et vous jouez d'une trompette particulière ?
« C'est une trompette quart de tons qui a été créée par mon père dans les années soixante. Elle permet de jouer la musique arabe. Ça réunit un monde nouveau et différent au monde de la trompette. Avec une trompette normale, il est impossible de jouer les musiques de l'Est. »
Vous avez un peu un rôle de défenseur de la musique arabe…
« Je suis un peu le seul à avoir la responsabilité de prendre le relais de mon père. Mais j'ai envie de faire une musique métissée, d'aujourd'hui. Je ne fais pas de la conservation de la musique arabe, j'ai envie de la mélanger à d'autres. »
D'ailleurs, vous n'hésitez pas à vous ouvrir à la variété avec des collaborations pour M, Lhasa ou Vincent Delerm…
« J'ai rencontré Amadou et Mariam, Lhasa. Ce sont des expériences exceptionnelles, artistiquement et humainement. Avec Vincent Delerm, j'ai appris à écouter les paroles des chansons. Dans ses chansons, il y a un vrai travail. »
Vous avez sorti quatre albums et participé à une cinquantaine d'autres en à peine une dizaine d'années. Pas mal !
« Au-delà de jouer sur les albums des autres, c'est d'être à la réalisation qui me plaît aujourd'hui. J'ai eu l'opportunité d'être devant pendant pas mal d'années. Maintenant j'ai envie de créer, pas juste d'être un acteur. »
Comment vivez-vous la crise du disque ?
« Je suis touché comme tout le monde, d'autant plus que j'ai créé mon propre label pour sortir mes disques. Heureusement, je tourne beaucoup. »
Connaissiez-vous Jazzelleraut avant d'y participer ?
« Non, il y a tellement de festivals en France… C'est une chance inouïe d'avoir autant d'opportunités. En Italie ou en Espagne, c'est très compliqué de jouer. »
Quelles sont vos influences musicales ?
« Je n'ai pas beaucoup le temps d'écouter de la musique. En fait, j'ai surtout été influencé par mon père. Mais je n'ai pas trop l'âme d'un fan. »
Vous êtes franco-libanais, comment ressentez-vous la situation en Syrie ?
« J'étais au Liban il y a deux jours (1). J'ai senti les gens très tendus. Tout le monde a très peur que cela déborde et c'est déjà un peu le cas. Les fantômes de la guerre civile sont toujours présents. Sinon, je suis naturellement indigné par la situation en Syrie, comme tout le monde. »
 (1) L'interview a eu lieu lundi par téléphone.

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