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mercredi 25 septembre 2013

La ville veut produire sa propre électricité


L'usine sera alimentée par des déchets forestiers et agricoles. L'usine sera alimentée par des déchets forestiers et agricoles. - (Photo d'archives)
Une centrale électrique verte devrait s’implanter sur la zone Monory. Elle pourrait permettre à Châtellerault d’être autonome en électricité.


Imaginez une facture d'électricité allégée. Un rêve ? Pour l'instant, oui. Mais d'ici quelques années, cela pourrait être effectivement le cas pour les Châtelleraudais. Lundi soir à Colombiers, le conseil communautaire a en effet accepté de céder des terrains zone Monory pour permettre l'installation d'une centrale de cogénération qui réunira trois entités : une entreprise d'ingénierie espagnole Ambene, un groupe de production d'énergie verte, JMB Énergie et un distributeur, Sergies-Soregies (*).
L'objectif sera de produire de l'électricité à partir de la combustion de biomasse – des déchets végétaux – forestière et agricole. « Il faut encore vérifier le potentiel et ne pas empiéter sur d'autres projets en cours », prévient Jean-Pierre Abelin, président de la CAPC. L'usine produira 12 mégawatts, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 42.000 habitants.
 Un an d'instruction, pas de travaux avant l'été prochain
La distribution, qui devait initialement se limiter au nord et à l'ouest de Châtellerault, devrait finalement rayonner sur toute la ville jusqu'à Ozon grâce au franchissement de la Vienne. « C'est intéressant pour tout le monde, notamment pour les locataires, analyse Jean-Pierre Abelin qui voit surtout un avantage économique. Cela donnera un avantage compétitif au bassin d'emploi. Le coût de l'électricité sera moins cher que le prix du marché. »
Évalué dans une fourchette de 35 à 40 millions d'euros, le projet permettrait en outre la création de 25 emplois directs et 25 emplois indirects. Mais pour l'heure, il ne s'agit encore que d'une promesse de vente d'un terrain de 3 hectares pour un prix de 500.000 €. Situé à l'emplacement de l'ancien chenil, le terrain ne sera libéré qu'à l'ouverture du nouveau chenil dont l'inauguration est prévue en février prochain. Le permis de construire a été déposé en juin dernier et le dossier d'installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) le 4 juillet. Son instruction, soumise à enquête publique, nécessite en moyenne une année. Si le projet va au bout, les travaux ne devraient donc pas débuter avant l'été prochain pour un début de production en 2015. En attendant, les Châtelleraudais devront continuer de payer leur électricité au prix fort.
 (*) Pour tout connaître du projet, lire la page que nous y avions déjà consacrée le 9 avril 2013.
à chaud
LGV : l'agglo ne veut pas payer plus
La ligne LGV Tours-Bordeaux, actuellement en cours de construction, a fait l'objet d'un montage financier impliquant de nombreuses collectivités, régions, départements, communautés d'agglomération, villes. La CAPC amène ainsi 4 millions d'euros.
Certaines s'y étaient engagées dans le but de voir la ligne se prolonger sur plusieurs tronçons, Bordeaux-Toulouse, Bordeaux-Hendaye et Poitiers-Limoges.
Cet été, le gouvernement ayant annoncé le report de ses trois tronçons après 2030, plusieurs collectivités ont annoncé leur retrait du montage initial, d'où un manque de financement.
Préférant prévenir que guérir, le conseil communautaire a adopté un vœu lundi soir demandant au gouvernement « d'assurer l'équilibre de l'opération de construction de la LGV sans qu'il ne soit fait appel à une augmentation de la contribution de la CAPC autre que celle prévue dans la convention initiale. » Un vœu assorti d'une menace puisqu'il se dit « prêt à suspendre sa participation si des assurances rapides ne lui étaient pas données ».
Laurent Gaudens

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