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mardi 12 novembre 2013

Le Patio rouvrira-t-il ?


Adrien Laurendeau ne sait pas de quoi sera fait son avenir. 
Adrien Laurendeau ne sait pas de quoi sera fait son avenir.
Le bar de nuit de Châteauneuf est fermé depuis la semaine dernière. Un péril ordinaire lui a été signifié. Son patron est dans l’expectative.
Reverra-t-il un jour son bar ouvert ? Adrien Laurendeau est bien incapable de répondre à cette question. Mardi dernier, convoqué en mairie, on lui a signifié la fermeture de son établissement pour un « péril ordinaire ».
La procédure a été prise en raison du danger que représenterait l'immeuble dans lequel il est situé : le 40-42 de la Grande-Rue de Châteauneuf, qui jouxte l'ex-pizzeria de Christian Cosnard, détruite par un incendie le 22 mars dernier.
Le sinistre, cumulé à deux explosions de bouteilles de gaz, a fragilisé l'immeuble du Patio. Mais pas que. « Il y avait déjà des problèmes auparavant sur l'immeuble, commente ainsi Adrien Laurendeau. La municipalité est d'ailleurs en procès avec le propriétaire des murs. »
" On met 5 ans à avoir une notoriété et puis plus rien. "
Depuis qu'il s'est installé dans ses murs, voilà cinq ans, Adrien Laurendeau y a investi 70.000 €. Avec un résultat que tout le monde lui reconnaît. « Ça marchait bien, avec le Buckingham, le Bounty et le Millésime, c'est le seul bar de nuit. Tous mes clients sont inquiets. C'est un peu la panique. »
Et d'abord pour lui. Pour que le péril ordinaire soit levé, des travaux doivent être réalisés. Or, le jeune barman est lui aussi en procès contre son propriétaire pour d'autres travaux qui n'ont pas été réalisés. Et difficile d'imaginer qu'un réaménagement ait lieu avant que l'immeuble de l'ex-pizzéria ne soit rasé puis reconstruit. Autant dire que l'horizon ne sera pas dégagé avant plusieurs mois. Au minimum.
« Et pour l'instant, les assurances ferment les yeux », raconte-t-il. Dans son malheur, il salue la réactivité de la municipalité qui essaye de lui trouver un autre lieu pour exercer son activité. Peut-être de l'autre côté de la Vienne, dans l'îlot des Cordeliers. « Je ne suis pas contre un déménagement. Mais si je fais des travaux, c'est pour y rester. Et si le péril est levé sur le Patio, j'aurais à m'occuper de deux lieux ? » Et avec quel argent réaliser des travaux ? « Pour la banque, c'est simple : pas de Patio, pas de caution, et pas de caution, pas de crédits. »
Contactée par mail, la municipalité répond que « la ville et l'agglo entendent accompagner au mieux cet entrepreneur énergique et plein d'idées afin d'étudier avec lui les possibilités qui lui sont offertes ». En attendant, à 30 ans, Adrien Laurendeau ne sait plus trop de quoi sera fait son avenir. « C'est juste horrible ! On met 5 ans à avoir une notoriété et puis plus rien. » Il espère une aide, même matérielle, pour repartir et recréer un établissement. Dans la Grande-Rue de Châteauneuf, on n'a vraiment pas fini d'éteindre l'incendie…
Laurent Gaudens

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