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samedi 4 janvier 2014

Population en baisse : c'est grave docteur ?


 
Les Châtelleraudais sont de moins en moins nombreux. - (Photo d'archives)
Doit-on parler d’hémorragie ou de simple rééquilibrage ? Les derniers chiffres de l’Insee montrent en tout cas une fragilité du Châtelleraudais.
Comme à chaque début d'année (1), les chiffres de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révèle ses chiffres du recensement (lire notre édition de jeudi). Et ceux-ci ne sont guère bons concernant le Châtelleraudais. La région est même montrée du doigt comme la responsable de la faible progression du département. « Les chiffres de la Vienne sont plombés par ceux de Châtellerault », explique Gérard Moreau, chef du service Études et diffusion à l'Insee Poitou-Charentes.
Entamée dès la fin des années 70 (2), la baisse de la population de Châtellerault n'est toujours pas enrayée, loin de là. Entre 2006 et 2011, la ville, perdant 2.500 habitants, est désormais tombée en dessous des 32.000 habitants (3) et s'approche sensiblement du seuil fatidique des 30.000.
 L'agglomération en panne
Jusque-là, on aimait se rassurer en regardant les chiffres des communes alentour. « La ville perd des habitants mais l'agglomération en gagne. » Certes, Beaumont (+182), Availles (+168), Colombiers (+158), Thuré, Bonneuil (+135) ou Naintré (+119) connaissent une progression de leur nombre d'habitants entre 2006 et 2011. Mais la hausse de 1.226 habitants est loin de compenser la chute de la ville phare. Plus inquiétant, certaines communes semblent elles aussi fragilisées comme Cenon (+8) ou Saint-Sauveur (+10).
Mais certaines communes en progression ne font pas partie de la communauté d'agglomération, nous objectera-t-on. Effectivement, Antran (+47) se porte bien mais n'apporte une correction qu'à la marge. Et là aussi, il semble que la périphérie de la CAPC n'ait guère de choses à envier au strict Pays châtelleraudais. Scorbé-Clairvaux (-13), Ingrandes-sur-Vienne (-31) et Dangé-Saint-Romain (-8) accusent aussi le coup. Sans grande surprise puisque ces secteurs, fortement industriels, ont pâti de la crise en connaissant plusieurs plans sociaux ou fermeture d'entreprises.
Alors où trouver des lueurs d'espoir pour le Châtelleraudais ? Certainement dans le vœu d'une reprise économique. Ou bien dans l'histoire. Entre 1891 et 1921, la ville avait perdu pas moins de 6.000 habitants et ne les avait récupérés qu'après la guerre. S'en était suivie une période de croissance de trente ans et le gain de 15.000 habitants. On n'attend donc plus que de nouvelles « Trente Glorieuses ».
 (1) Depuis 2004, l'Insee met à jour la population légale chaque année sans procéder à un recensement général. (2) Châtellerault a connu un pic de 37.080 au recensement de 1975. (3) 31.902 très précisément.
réaction
Michel Guérin : " Châtellerault va mal "
Candidat aux prochaines municipales, Michel Guérin fait ce constat : « Châtellerault va mal. Beaucoup de commerces fermés et de nombreuses maisons à vendre, ce sont des signes qui ne trompent pas. Notre ville perd des habitants et en attire peu de nouveaux. » Pour lui, les raisons sont multiples : « Une industrie qui a perdu 2.000 emplois depuis 2008, un taux de chômage qui a augmenté de 2 % et qui, hélas, se maintient à plus de 10 %, une école de gendarmerie fermée, un manque d'attractivité pour les salariés qui travaillent à Châtellerault mais vivent et dépensent ailleurs, un manque d'attractivité pour les jeunes notamment »
Pour le conseiller général, il est malgré tout « possible d'inverser cette tendance ». Avec diverses solutions, trames du programme qu'il défendra lors des prochaines échéances : mise en valeur des quais de Vienne, soutien, « en terme de sécurité et de coopération notamment », aux commerces de centre-ville, formation professionnelle « en lien avec nos PME », développement de filières économiques nouvelles « autour de la transition écologique et du numérique » et « un renforcement de nos liens avec Poitiers peut permettre à notre ville de reprendre sa marche en avant ».
NDLR : Nous avons sollicité à plusieurs reprises une réaction du maire de Châtellerault, Jean-Pierre Abelin, en vain.
Laurent Gaudens

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